Tous les articles par admin

À la veille des examens : situation très alarmante dans la voie professionnelle scolaire

Alors que la circulation virale est toujours alarmante, les semaines d’enseignement à distance et de vacances n’ont pas été mises à profit pour une réouverture des établissements scolaires dans des conditions de sécurité sanitaire optimum. De plus, les problèmes numériques n’ont toujours pas été totalement résolus en cette première journée de reprise particulière.
Alors que la vaccination de tous les personnels volontaires est une condition indispensable pour maintenir les établissements ouverts, elle est largement chaotique pour les plus de 55 ans et la planification pour les autres agentes et agents de l’Education nationale n’est toujours pas actée.
L’absence d’anticipation du ministère de l’Éducation national a conduit à une situation sanitaire critique et à la fermeture des établissements. Néanmoins et suite à la pression de l’intersyndicale CGT, CNT-FDE, SNALC, SNEP-FSU, SNUEP-FSU et SUD-Education certaines mesures ont été prises mais leurs modalités restent à préciser quand d’autres nécessitent des réponses urgentes notamment :
– Les demi-jauges doivent être appréciées au niveau de la classe et non au niveau de l’établissement pour éviter ’’l’irresponsabilité sanitaire’’ de certaines directions locales.
– L’application transparente et immédiate de la règle 1 cas positif = fermeture de la classe dont la mise en œuvre doit relever de la responsabilité de l’établissement.
– Le déploiement des autotests pour les élèves sous la responsabilité de personnels de santé compétents pour cet acte médical et dans des lieux spécifiques dédiés. Cette tâche ne doit en aucun cas incomber aux personnels d’enseignement et d’éducation. Les modalités d’accès doivent être rapidement définies pour les élèves qui seront en PFMP.
– La fourniture gratuite de masques chirurgicaux aux élèves et aux personnels.
– L’accélération de la vaccination pour les collègues volontaires avec un calendrier et des modalités d’accès précis.
– L’équipement des locaux en capteurs de CO2.
Concernant les examens, le ministre Blanquer n’a pas eu un seul mot lors de sa conférence de presse pour les lycéennes et lycéens professionnels ce qui est fortement anxiogène pour eux et les personnels.
L’intersyndicale rappelle ses exigences concernant la neutralisation de l’oral du chef-d’œuvre en CAP, des aménagements pour les épreuves ponctuelles terminales et un allègement des CCF.
Un grand plan d’urgence pour la voie professionnelle doit être engagé rapidement. Le ministre doit mener une politique de titularisation des personnels contractuels et de recrutements statutaires en nombre dans tous les métiers (PLP, PsyEN, Personnels administratifs, santé, sociaux et vie scolaire). Il doit aussi anticiper avec les collectivités territoriales les besoins en bâti scolaire. Toutes ces mesures sont indispensables pour répondre aux enjeux d’égalité fortement mis à mal depuis la crise sanitaire et préparer la rentrée 2021 dont la stabilité sanitaire n’est pas acquise.
L’intersyndicale a déposé un préavis de grève pour soutenir les personnels dans leurs actions, démarches et mobilisations afin d’obtenir des conditions sanitaires satisfaisantes et avoir les moyens de mener à bien leurs enseignements et la préparation aux examens.

Lettre intersyndicale au Ministre concernant la voie pro

Monsieur Jean-Michel BLANQUER
Ministre de l’Éducation nationale
110, rue de Grenelle
75007 PARIS

Paris, le 15 avril 2021

Monsieur le Ministre,
L’intersyndicale de la voie professionnelle exige de la considération et des moyens pour cette voie de formation sous statut scolaire Comme toujours, nous avons appris par les médias, et en même temps que le reste de la population, la décision de fermeture des établissements scolaires le 31 mars. Cette annonce, symbole de l’impréparation dont fait preuve le ministère depuis le début de la crise sanitaire impacte très lourdement, une fois encore, les lycéennes et lycéens professionnels et les personnels.
La voie professionnelle, une voie toujours plus reléguée En effet, ce troisième confinement conjugué au réaménagement des vacances scolaires de printemps percute les CCF, les PFMP et l’organisation des établissements. Déjà maintes fois repoussées, les certifications des PFMP doivent dorénavant faire l’objet de précisions réglementaires urgentes dans toutes les filières. Le nombre de CCF obligatoire doit aussi être revu afin de permettre aux enseignant·es et aux élèves une fin d’année la moins compliquée possible. De plus, les épreuves ponctuelles du Bac Pro 3 ans restent encore programmées quasi en l’état ! Des sujets aux choix doivent être envisagés afin de ne pas pénaliser les élèves.
Votre posture a conduit les élèves de la voie pro et les PLP dans des difficultés grandissantes. Pourtant nos organisations syndicales n’ont eu de cesse de vous alerter et de vous faire des propositions qui auraient permis d’éviter l’anxiété et la pagaille que nous vivons aujourd’hui.
Aménager la session des examens 2021 En raison de l’incertitude sanitaire et au regard du déroulement chaotique de la scolarité de nos élèves depuis deux ans, avec un enseignement à distance inopérant et particulièrement pénalisant, nous vous demandons, en premier lieu, d’arrêter enfin des modalités d’examens réalistes. Nous réitérons notre demande de neutralisation de l’épreuve du Chef-d’œuvre pour les CAP dont l’enseignement, au-delà de sa vacuité de fond pour de nombreuses spécialités, et la préparation orale de nos élèves n’ont pu être correctement mise en œuvre.
Organiser la reprise en mai Sur le plan sanitaire, étant entendu l’inquiétude des personnels, des élèves et des familles, nous vous demandons :
• de publier la planification précise de la vaccination pour les agents de l’Éducation Nationale ainsi que les modalités d’accès à la vaccination.
• de mettre à disposition des tests ou autotests pour chaque personne (adulte ou élève) fréquentant les établissements scolaires, dès la reprise en présentiel.

• de mettre en place les conditions de sécurité sanitaire optimum pour une reprise sereine avec des protocoles rigoureux – et notamment un cadrage national concernant les demi-groupes, des purificateurs d’air….
Préparer la rentrée et donner à la voie scolaire professionnelle des moyens pour permettre à toutes et tous les jeunes de réussir Malheureusement, la sortie de la crise sanitaire, dont nul ne peut prédire la date, ainsi que les choix économiques opérés nous mènent vers une crise économique et sociale sans précédent qui s’amorce dès à présent. Le diplôme et la qualification ont un rôle protecteur indéniable dans cette période. Il est donc indispensable dès maintenant d’ouvrir des places dans les filières scolaires des lycées professionnels publics pour accueillir les jeunes. Le choix d’engager plus de 4 milliards d’euros, en plus des sommes habituelles, pour « sauver » l’apprentissage n’est aucunement la solution. Il faut flécher des moyens dans la voie professionnelle seule apte à sécuriser leurs parcours.
C’est pourquoi, l’intersyndicale de la voie pro demande :
• L’annulation des suppressions de postes de PLP,
• un recrutement massif de PLP pour des enseignements généraux et professionnels dans des classes à effectifs réduits,
• l’abandon des dispositifs de la transformation de la voie professionnelle afin de redonner du temps aux enseignements généraux et professionnels,
• la possibilité de demeurer dans le dispositif UP2A, au-delà d’un an pour les élèves qui en ont besoin,
• la création de places du CAP au BTS dans les LP,
• la création et la rénovation de nouvelles filières permettant de relever les défis pour des emplois respectueux de l’environnement,
• une augmentation des recrutements et des moyens alloués aux MLDS.
Ces mesures sont des conditions sine qua non pour permettre le rattrapage réel par nos lycéen·nes ou futur·es lycéen·nes, des savoirs et savoir-faire non acquis en raison de la scolarité chaotique de ces deux dernières années.
Dans l’incertitude de la situation sanitaire en septembre prochain, nous vous demandons d’accompagner cette mesure d’une recherche de locaux supplémentaires, auprès notamment des collectivités territoriales, qui pourraient accueillir une partie des élèves et des professeurs.
Pour redonner un avenir à la jeunesse, il est temps de reconsidérer l’Éducation comme un investissement et non plus comme un coût pour la collectivité.

Pour la CGT Éduc’action
Patrick DÉSIRÉ
Secrétaire général

Pour le SNALC
Jean-Rémi GIRARD
Président

Pour le SNUEP-FSU
Sigrid GÉRARDIN
Secrétaire générale

Pour Sud Éducation
Fatna SEGHROUCHNI
Co-secrétaire générale

Pour le SNEP-FSU
Benoit HUBERT
Secrétaire général

Pour la CNT
Erwan CHASLES
Secrétaire général

La stratégie Blanquer : un naufrage annoncé

L’annonce de la fermeture des établissements scolaires et de la modification du calendrier des vacances scolaires par le Président de la République est un nouveau désaveu fort du ministre Blanquer.

Alors que le SNUEP-FSU, avec les personnels, exigeait des mesures strictes de protection sanitaire afin de maintenir les lycées ouverts, ce dernier s’obstinait à réduire le débat à sa vision manichéenne ouverture/fermeture – taclant au passage ses homologues européens. Le ministre porte donc la lourde responsabilité de cette nouvelle situation aucunement anticipée qui, une fois de plus, va imposer aux enseignant·es une réorganisation pédagogique dans l’urgence.

Aucune leçon des confinements précédents n’a été tirée : les mêmes causes risquent fort d’avoir les mêmes conséquences. Ce sont aux enseignant·es de bricoler et aux élèves de s’adapter !

Pour le SNUEP-FSU, il est urgent d’anticiper, dès maintenant, la réouverture des établissements et de donner des perspectives claires et précises à l’ensemble des personnels et des élèves. Les modalités et les calendriers d’examens doivent être affichés clairement et au plus vite, le sort des PFMP encore en cours fixé dès cette fin de semaine. Les conditions de retour en classe en demie-jauge doivent être cadrées et obligatoires ; les laisser de nouveau aux appréciations locales serait irresponsable. La stratégie de vaccination des enseignant·es doit dépasser le slogan : le SNUEP-FSU exige des modalités claires d’accès au vaccin et un calendrier précis.

Enfin, pour le SNUEP-FSU il est impératif d’anticiper la rentrée 2021. Le ministre doit cesser ses mensonges et son déni de la situation difficile des lycées professionnels, Segpa et Érea. Il doit clairement abandonner sa transformation de la voie professionnelle pour redonner du temps d’enseignement aux élèves qui, au final, auront été percutés par la crise sanitaire sur la moitié du temps de leur cursus.

Les moyens manquent cruellement en lycée professionnel, Segpa et Érea, et nos élèves en paient un lourd tribut. Le ministre doit engager dès maintenant des pré-recrutements massifs, stopper sa politique de suppression de postes, rendre attractifs nos métiers par des revalorisations salariales et financer des ouvertures de sections pour permettre à tous les jeunes d’élever leur niveau de qualification.

Allocution d’Emmanuel Macron : constat d’échec

Le Président de la République a annoncé une nouvelle étape dans les mesures sanitaires, pour freiner l’épidémie avec notamment l’avancée et le dézonage des congés scolaires associé à un passage en distanciel des enseignements.
Il y est acculé aujourd’hui parce qu’en dépit de ses satisfecit répétés, il s’est trompé : au cours des dernières semaines, il a pris seul les décisions, méprisant l’alerte des scientifiques comme le débat démocratique, et s’est enfoncé dans un jusqu’au-boutisme dont toute la population paie maintenant le prix lourd.
La FSU s’inquiète des conséquences dramatiques de cette gestion incohérente et de ce reconfinement qui exposent une partie de la population à une grande précarité et va engendrer aussi son lot de souffrances sur le plan psychologique. Il est essentiel de mettre en œuvre un plan d’urgence pour les plus démuni-es : hébergement d’urgence, distribution alimentaire, accès aux soins, augmentation des minima sociaux…
S’enfermant dans le déni des difficultés concrètes que pose la crise sanitaire dans les écoles, Le ministère de l’Education Nationale a réduit le débat à une question binaire : ouverture ou fermeture des lieux scolaires. Il porte une lourde responsabilité dans cette situation. Il aurait été possible de faire autrement comme n’a cessé de le réclamer la FSU. Depuis des mois, la FSU alerte sur les conditions dégradées dans lesquelles les personnels font leur métier, au prix d’un épuisement professionnel réel. C’est bien grâce à elles et eux que l’école « tient ». J.M. Blanquer n’a eu de cesse de mépriser l’engagement des personnels. Il a prétendu que les protocoles étaient suffisants là où tout indique que la politique de tests est défaillante, rien n’a été fait pour améliorer le bâti et en particulier les possibilités d’aération, le nombre d’élèves par classes continue à être trop élevé alors qu’on pourrait fonctionner en petits groupes grâce à des recrutements supplémentaires et la réquisition de locaux : le Ministre n’a pas voulu agir pour répondre aux alertes des personnels de terrain.
La reprise épidémique est d’autant plus forte que toutes les mesures qui auraient pu être prises pour éviter une telle intensité n’ont pas été mises en œuvre. Par ailleurs, au-delà des effets d’annonces, et des promesses jamais tenues depuis janvier, aucun calendrier de vaccination des personnels au contact des usager-es et des élèves n’est établi à ce jour.
Aucun enseignement n’a été tiré depuis un an, le ministre n’a fait preuve d’aucune anticipation et les personnels se retrouvent aujourd’hui, veille de la fermeture des écoles, dans une situation d’impréparation identique à celle de l’an dernier, ce qui est un comble ! La FSU demande que les leçons du premier confinement soient tirées : clarification très rapide des objectifs et des modalités de la façon de maintenir le lien scolaire avec les élèves, temps laissé aux équipes pour s’organiser, moyens donnés aux équipes pluri professionnelles pour assurer un suivi des élèves et recherche de solutions pour les familles ne disposant ni de matériel informatique ni de la connexion nécessaires, relâchement de la pression par des décisions rapides sur l’aménagement des programmes et les examens, etc. Pour la FSU, ce qui se dessine dès mardi 6 avril, ce n’est pas l’école, collectif de travail et d’apprentissage auquel nous sommes attaché-es. C’est autre chose que l’école, et nous savons que les personnels feront tout leur possible pour s’y investir au mieux. Mais dès maintenant, pour compenser les difficultés présentes, il y a lieu de concrétiser les engagements de recrutement.
Pour répondre aux inégalités qui se creusent, et anticiper une possible poursuite de la crise sanitaire, il est urgent de décider d’un réel plan d’urgence pour l’école, afin de la doter de moyens exceptionnels dès la rentrée de septembre.

Prolongation des primes à l’embauche d’apprenti·es : nouveau coup bas porté aux lycées professionnels

À rebours de l’urgente nécessité d’élever le niveau de qualification des jeunes pour les armer contre les effets de la crise économique, le 15 mars 2021, le premier ministre a annoncé la prolongation de la prime à l’embauche d’apprenti·es jusqu’à la fin 2021. Les modalités restent les mêmes : 5 000 euros pour l’embauche d’un·e apprenti·e de moins de 18 ans et 8 000 euros pour les plus de 18 ans. L’argent public coule donc à flot pour un système de formation discriminant où l’intérêt des entreprises prime sur la sécurisation des parcours scolaire et professionnel des jeunes.
Le coût estimé de cette prolongation est de 2,4 milliards d’euros qui viennent s’ajouter aux 2,3 milliards déjà engagés depuis juillet 2020 dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution ».
Ainsi, en plus des aides habituelles, 4,7 milliards sont offerts aux entreprises pour « sauver » l’apprentissage – soit l’équivalent du budget annuel de l’État pour les lycées professionnels publics qui scolarisent 520 000 jeunes.
Le SNUEP-FSU dénonce ces choix du gouvernement qui par cette orientation budgétaire s’attaque brutalement à la voie professionnelle scolaire. Cette valorisation à tout crin de l’apprentissage associée à la réforme Blanquer de 2018, aux suppressions massives de postes et à l’inertie totale du ministère sur l’évolution des cartes de formations portent clairement l’objectif d’anéantir le service public de la formation professionnelle initiale.
Ce n’est pas le choix de l’intérêt professionnel des jeunes qui est fait ici mais celui du démantèlement des lycées professionnels au profit d’un système qui offre une main d’œuvre à moindre coût aux entreprises.
Pour le SNUEP-FSU, face à la crise économique et sociale qui s’installe dangereusement, un grand plan d’investissement doit se mettre en œuvre dans la voie professionnelle scolaire, seule garante de sécurisation des parcours de formation des jeunes et d’élévation du niveau de qualification.

LE 6 AVRIL 2021 MOBILISONS-NOUS POUR LES SALAIRES, L’EMPLOI ET LES MISSIONS PUBLIQUES

Si la crise sanitaire a de nouveau confirmé le rôle irremplaçable de la fonction publique et de ses agent·es, force est de constater que, pour l’essentiel et en dépit de discours lénifiants, le pouvoir exécutif poursuit sa politique libérale néfaste aux services publics.
Certes, contraint par la situation que nous traversons, il a fait quelques concessions par le biais de mesures permettant certaines améliorations.
Mais enfin, celles-ci demeurent parcellaires, quand elles ne sont pas source d’iniquités.
Surtout, sur nombre d’enjeux fondamentaux, le président de la République et le gouvernement maintiennent un cap gravement préjudiciable à la fonction publique.
Cela se traduit notamment par :
– La mise en œuvre de la loi de transformation de la fonction publique attentatoire à la démocratie sociale, porteuse d’accroissement de la précarité, d’allongement de la durée du temps de travail et, plus globalement, qui remet en cause le statut général ;
– Le maintien et même l’aggravation de restructurations lourdes de danger pour les missions publiques ;
– La prolongation insupportable du gel de la valeur du point entraînant une perte de pouvoir d’achat inédite et un « rendez-vous salarial » dont la date, inconnue, semble s’éloigner chaque jour un peu plus ;
– Plus largement, des budgets 2022 qui se préparent sous le sceau de l’austérité avec, entre autres, de nouvelles suppressions d’emplois au programme.
Tout cela est absolument inacceptable !
C’est pourquoi, les organisations syndicales CGT – FA-FP – FSU
– Solidaires souhaitent construire et élever le rapport de force pour qu’une tout autre politique soit mise en œuvre.
C’est en ce sens qu’elles appellent à faire du 6 avril prochain une journée d’interventions et d’actions sous toutes les formes.
Cette étape transversale dans le processus de mobilisation sur les trois versants de la fonction publique pourra se traduire par des interpellations des élu·es et des préfets, des rassemblements, la grève partout où elle sera possible, des motions, etc.
À cette occasion, ensemble nous revendiquerons :
››› L’abrogation de la loi portant transformation de la fonction publique avec le maintien et le renforcement des commissions administratives paritaires et des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail ;
››› La défense et le renforcement du statut général des fonctionnaires fondé sur les principes d’égalité, d’indépendance et de responsabilité garantissant aux citoyen·nes et aux usager·es la mise en œuvre d’un service public impartial ;
››› L’octroi dans les projets de lois de finances et de financement de la Sécurité sociale 2022 des moyens budgétaires nécessaires à l’accomplissement effectif de toutes les missions dévolues aux trois versants constitutifs de la fonction publique et à la mise en œuvre de services publics de pleine compétence et de proximité implantés sur l’ensemble du territoire y compris en Outre mer ;
››› L’arrêt des suppressions d’emplois, la mise en œuvre d’un plan pluriannuel de recrutement de fonctionnaires, la titularisation des agents non titulaires ;
››› Le dégel immédiat de la valeur du point d’indice, la revalorisation significative des traitements, des salaires, des pensions et des retraites, l’égalité salariale entre les femmes et les hommes et la revalorisation des filières à prédominance féminine. C’est dans ce sens que nos organisations syndicales réitèrent leur demande d’ouverture d’une négociation salariale dans la fonction publique ;
››› L’égalité dans la fonction publique et la fonction publique comme outil de l’égalité au sein de la société.
D’autres choix sont nécessaires et possibles !
Partout où c’est possible, nos organisations appellent à construire aussi cette première journée de mobilisations avec les citoyen·nes, les usager·es, les associations, les élu·es, qui luttent pour la défense, la reconquête et le développement des services publics et de la fonction publique.
D’autres organisations syndicales de la fonction publique sont en cours de réflexion pour appeler les personnels à l’action. Nos organisations sont favorables à un tel élargissement et sont disponibles pour y concourir.
Le 6 avril 2021, Ensemble, dans l’unité et la convergence la plus large, personnels de la fonction publique, citoyen·es et usager·es
AGISSONS ET PROPOSONS UN AUTRE AVENIR POUR LA FONCTION PUBLIQUE !

Mobilisons-nous pour nos libertés et pour nos droits !

Le gouvernement cherche à profiter du contexte sanitaire, économique et social désastreux pour légiférer de façon coordonnée afin de restreindre nos libertés fondamentales : la liberté d’expression, la liberté de manifester, la liberté d’informer, la liberté de la presse, la liberté d’association, le droit de nous organiser pour gagner de nouveaux droits… La liste est longue : il s’agit bel et bien d’un projet politique liberticide cohérent qui est à l’œuvre.
Depuis plusieurs semaines nos organisations appellent et participent activement sur l’ensemble du territoire aux mobilisations pour défendre nos droits et nos libertés, en particulier contre la loi sécurité globale, le schéma national du maintien de l’ordre, la loi dite « séparatisme » et les décrets de fichage.
Les prochains jours seront déterminants pour agir contre ces textes dont le processus parlementaire avance très rapidement. En effet, le projet de loi « sécurité globale » arrive au Sénat ce mardi 16 mars et le projet de loi « confortant les principes de la République » suivra fin mars.
– Le projet de loi de sécurité globale vise à instituer une société de la surveillance permanente, à restreindre la liberté de la presse et à invisibiliser les violences policières au lieu de les combattre ;
– Le projet de loi « confortant les principes de la République », dit « séparatisme », sous couvert d’empêcher l’islamisme radical et le terrorisme, ouvre la voie à un contrôle poussé de l’ensemble des associations et stigmatise encore davantage les personnes musulmanes ou perçues comme telles.
Le contexte social et économique est désastreux et de nombreuses mobilisations s’organisent en parallèle :
● pour défendre l’égalité des droits des femmes, premières de corvées le 8 mars dernier ;
● contre la précarité étudiante, les organisations de jeunesse se mobilisent ce mardi 16 mars ;
● contre l’abandon des travailleuses et travailleurs du secteur de la culture, des théâtres sont occupés depuis plusieurs jours ;
● contre le chômage et la précarité, de nombreuses mobilisations se construisent comme la journée européenne pour le logement le 27 mars ;
● contre les violences policières et le racisme, de nombreuses manifestations sont organisées par les familles de victimes, les blessé·es, les collectifs de sans-papiers ;
● contre le projet de loi « climat » qui ne répond aucunement aux enjeux climatiques et environnementaux le 28 mars.
C’est bien cette contestation sociale que le gouvernement veut faire taire, préférant la répression plutôt que mettre en œuvre de réels moyens pour les services publics et l’accès aux droits pour toutes et tous.
Alors que de nombreuses alertes sont données aux échelles nationale et internationale sur le danger de ces textes liberticides, le gouvernement choisit la voie de la répression et de la restriction des libertés.
Nos organisations appellent dans le cadre des mobilisations construites localement à manifester et se rassembler dans les jours et les semaines à venir pour combattre ces textes liberticides et pour défendre et réclamer nos droits sociaux, féministes, antiracistes et environnementaux.
Mobilisons-nous pour nos libertés et pour nos droits !
Il en va de l’avenir de notre démocratie !

Communiqué de presse : Chef d’oeuvre

Jean Michel Blanquer poursuit sa politique de destruction de la voie professionnelle sans tenir compte de la crise sanitaire exceptionnelle que nous subissons.
Il prétend en faire une voie d’excellence, mais en réalité, aveuglé par son idéologie libérale, il n’a de cesse de l’ignorer, de la démanteler et de l’appauvrir.
➢ De l’ignorer, comme le prouve sa communication concernant les adaptations de la session 2021 du baccalauréat général et technologique. Il n’y a qu’un paragraphe concernant les examens dans la voie professionnelle, dans lequel il multiplie les approximations et les oublis, laissant ainsi les personnels dans l’incertitude. Les CAP et l’épreuve orale qui comptera pour moitié dans l’obtention du chef-d’œuvre ne sont pas évoqués. La mise en place de ce dispositif est un échec et les élèves de CAP ne pourront pas être évalué·es équitablement pour cette session 2021. Ces élèves, qui conjuguent les difficultés, ne doivent pas essuyer les plâtres de cette épreuve orale.
Pour l’intersyndicale, dans le contexte sanitaire actuel, il est indispensable de neutraliser la session 2021 du chef-d’œuvre. (Lien vers la pétition).
➢ De la démanteler, comme en témoigne le bilan catastrophique de sa réforme qui s’attaque aux heures disciplinaires et à la qualité des contenus de formations en empilant chef-d’œuvre, co-intervention et heures d’accompagnement personnalisées dont beaucoup sont dédiées à l’orientation. Les adaptations de la co-intervention en terminale organisent la concurrence entre les disciplines tout en démontrant l’essoufflement et l’échec de ce dispositif. Cette réforme amplifie la perte de sens du métier ressentie par de nombreux et nombreuses collègues. L’intersyndicale exige du ministre qu’il renonce à sa réforme et qu’il légifère rapidement pour redonner du temps d’enseignement général et professionnel aux jeunes dans l’objectif d’améliorer leur poursuite d’études et leur insertion professionnelle.
➢ De l’appauvrir, car la réforme de la voie professionnelle a aussi un objectif comptable.
La réduction drastique des volumes horaires enseignés dans le cursus de formation du CAP et des Bacs pros se traduit, sur trois ans, par des suppressions massives de postes.
Dans les DHG, elles sont grossièrement camouflées par l’explosion, sans précédent, des heures supplémentaires. Les conditions de travail des personnels et d’apprentissage des élèves ne cessent de se dégrader d’autant que le mixage des publics se développe. La loi Pénicaud de septembre 2018 achève le sous-financement des lycées professionnels en faisant passer la part hors quota de la taxe d’apprentissage, de 23% à 13%. Les 87% restant vont aux CFA. De plus, legouvernement a débloqué plus de 1 milliard d’euros pour soutenir l’apprentissage. Sa priorité, par une mise en concurrence faussée, est bien la destruction de l’enseignement professionnel sous statut scolaire.
Face à ce mépris et à ces attaques multiples, des mobilisations locales s’organisent et se multiplient dans beaucoup d’établissements, notamment pour combattre les suppressions de postes et les fermetures de sections. Nos organisations syndicales CGT Éduc’action, SNUEP-FSU, SNEP-FSU, SNALC, SUD Éducation, CNT Éducation soutiennent l’ensemble de ces luttes et appellent à poursuivre les mobilisations en cours. Elles réitèrent leur demande d’un plan d’urgence pour la voie professionnelle.
Nos organisations se reverront début du mois de mars pour proposer aux personnels des cadres unitaires de mobilisations, notamment face aux annonces du ministre à la suite du Grenelle.
Paris, le 16 février 2021

Inser’Jeunes : nouvelle manipulation gouvernementale pour développer l’apprentissage

Les ministères de l’Éducation nationale et du Travail viennent de lancer, le 9 février au soir, un nouveau site prétendant permettre aux jeunes et aux familles une lisibilité accrue sur les débouchés des filières professionnelles pour chaque formation professionnelle, du CAP au BTS, de chaque CFA ou chaque lycée professionnel. Avec le lancement de ce site Inser’Jeunes, le gouvernement met quasi exclusivement l’accent sur l’insertion professionnelle immédiate des jeunes dans un contexte de mise en concurrence des établissements.
Le gouvernement, obnubilé par sa vision libérale de la formation professionnelle, poursuit ainsi sa politique agressive en faveur du développement de l’apprentissage, présenté à tort comme seule voie d’alternance, aux dépends de la voie professionnelle scolaire. Pour cela, il met ostensiblement en avant l’indicateur d’insertion dans l’emploi en comparant CFA et LP sans expliciter les biais qui existent dans cette comparaison malhonnête.
Il renvoie au second plan les autres indicateurs beaucoup plus favorables à la voie professionnelle scolaire.
Ainsi, par exemple, le taux de rupture des contrats en apprentissage est très discret sur le site alors qu’il peut être très déterminant dans le parcours dude la jeune, notamment quand il s’élève à 50 % pour certaines formations. La mention de la valeur ajoutée est, elle, très visible, puisque l’accent est mis uniquement sur l’insertion professionnelle immédiate des jeunes. Cet indicateur est certes plus défavorable au LP du simple fait que ces derniers ne recrutent pas leurs élèves sur « entretien d’embauche » et que les personnels sont engagés au quotidien pour que toutes les jeunes sans exception poursuivent leur cursus scolaire et obtiennent des diplômes. A contrario, bien que favorable à la voie scolaire, le taux d’accès au diplôme n’est jamais mentionné alors qu’il est un indicateur incontournable des projets et rapports annuels de performance des lois de finance.
Le SNUEP-FSU se questionne sur l’information réelle apportée aux jeunes en termes d’accès à la formation puisque sur sa page d’accueil le site Inser’Jeunes renvoie essentiellement sur les sites du ministère du Travail ou de Pôle-emploi pour la recherche d’un contrat d’apprentissage.
L’ouverture de ce site va renforcer la concurrence des CFA entre eux et avec les lycées professionnels, ce qui risque, à terme, d’appauvrir l’offre de formation professionnelle initiale pour toutes les jeunes.
Du côté Éducation nationale, les indicateurs vont pousser les établissements à augmenter leur taux d’insertion dans l’emploi au détriment du taux de poursuite d’étude. Cela ne peut que mettre à mal la double finalité des formations sous statut scolaire en LP (insertion et poursuite d’étude) pourtant inscrite dans le Code de l’Éducation.
Le SNUEP-FSU dénonce ces manipulations de données statistiques tronquées dans le but de servir la propagande gouvernementale en faveur du développement de l’apprentissage, système de formation discriminant où le bénéfice pour l’entreprise prime sur la formation des jeunes.
Encore une fois, le gouvernement apporte un coup dur à la voie scolaire qui ne pratique pourtant aucune ségrégation sociale et affiche un bien meilleur taux d’accès aux diplômes. Au final, ce sont les jeunes et leurs familles qui sont lésées.
Ces choix sont d’autant plus irresponsables que la crise économique qui s’installe devrait en guider d’autres : il est urgent de sécuriser les parcours des jeunes par une lutte accrue contre le décrochage, une amélioration de la qualité de toutes les formations professionnelles et une augmentation du niveau global de qualification.